En spectateur d’un cours « face caméra » : Retours 2/2


Voici donc la suite et la fin de mes quelques retours « bruts » suite au cours « face caméra » à l‘Entrée des Artistes auquel j’ai assisté comme spectateur. Comme indiqué dans la première partie, il ne s’agit pas cette fois d’un article « structuré », mais de retours en vrac comme je les ai ressentis sur ma chaise. Si certaines notes sont des conseils donnés par l’enseignant, d’autres ne sont que des réflexions personnelles que m’a inspiré le travail des comédiens, let’s go !

– Quand t’es plein d’énergie et d’émotion sur le départ de ta scène car tu es « hyper concentré »:
  • Fais gaffe à savoir canaliser cette énergie dans l’ensemble de ton corps (sinon il y a une distorsion qui casse le réalisme)
  • Le public va deviner ce qu’il va se passer juste en te regardant alors qu’il préfère être surpris par une émotion qu’il n’aura pas vu venir.
  • Tu risques de perdre l’écoute envers ton partenaire.
  • La première prise est rarement la bonne, ça serait dommage de gâcher toute ton intériorité en ne la contrôlant pas mieux.
  • Avoir de l’émotion ne veut pas forcément dire que vous donnez l’impression de vous être approprié le texte. Si ce n’est pas proportionnel vous pouvez même donnez l’impression d’être à côté.

– Appropriez vous TOUT. Même avec un texte stricte et une mise en scène au cordeau, vous devez pouvoir vous approprier la situation.
– La voix utilisée vers les basses « semble » plus solide, plus fascinante… La voix et l’énergie sont mieux connectées au sol. Celà ne rejoint-il pas un peu cette volonté d’être un acteur terrien dont je parle dans cet article ? 
– Attention à ne pas « freezer » sur scène et se retrouver bloqué dans le regard de son partenaire, sous prétexte d’être à son écoute. On en parle dans cet article sur la concentration et l’attention.
– Vous monterez « plus haut », en gardant les choses en vous (ok j’avoue là c’est conceptuel, mais j’avais prévenu, il s’agit de commentaires en vrac, ressentis sur le moment, et sur lesquels je me suis dis que je me pencherai plus tard pour mieux comprendre ce qui se cache derrière !)
– A un certain stade (après avoir « testé » beaucoup de choses et les avoir exagérées pour les trouver) pensez de nouveau à la dimension REALISTE. C’est très important. Les voix vers les basses, les postures, les mouvements… tout ça… sans pour autant devenir cérébral : Restez organique, mais réaliste !
– En impro, si on t’entend pas, si tu as mal à la voix , si tu n’es pas dans ton assiette, si tu ne trouves pas le bon débit de parole, une solution : Parle moins mais mieux ! (Je reconnais c’est une réflexion totalement démago et plus facile à dire qu’à faire…)
– Ne vous regardez pas !!! Oui, ça semble tellement évident que j’ai hésité à le noter. Encore que, on apporte un peu de nuance à ce crédo dans cet article qui est une conférence de Vincent Amiel à la cinémathèque de Paris intitulé : Comment le corps vient aux hommes. Jeu de l’acteur Américain. (un de mes premiers articles. Nostalgie)
– Le bon comédien peut se rendre compte avoir fait une connerie, style avoir mis sa main devant la bouche en parlant, la réparer dans l’instant, et poursuivre sans que celà ne se voit. Devenir meilleur n’est peut être pas tant de faire moins d’erreurs mais de mieux les réparer sans que personne d’autre que vous ne s’en rende compte.
– Parfois on joue le jeu comme il faut, et là, le texte, on s’en fout ! « On est pas là pour faire une dissertation littéraire ». Et puis, en temps voulu, tout se combinera parfaitement. Ayez confiance de prendre les choses par étape. (Là encore, c’est conceptuel cette prise de note dis donc !)
– Parfois avoir des « totems » peut aider pour rester centré (entre les scènes ou pendant qu’on nous donne les consignes) : un caillou à caresser dans la poche, une petite bouteille d’eau dans laquelle on boit régulièrement de petites gorgées,… mon totem à moi je crois que c’est « de marcher », rester dans le mouvement.
T’as pas plus pratique comme totem sur scène ?
– Attention à ne pas se cacher quand on devient intime ! Embrasser le partenaire et se cacher de suite dans son cou annule l’authenticité et la crédibilité du BISOUS (en capital oui, car je n’écrirai pas souvent le mot bisous dans ce blog). De même, il faut se rendre compte être sur la défensive alors qu’on veut donner l’impression d’être ouvert : Un bras mal placé entre deux personnes empêche de croire à une intimité naturelle, une cambrure vers l’arrière détruit également tout effort de rapprochement, de même pour une tête légèrement baissée, une expiration mal venue, fermer les yeux… D’ailleurs tous ces petits gestes doivent vous montrer à vous même que vous êtes en défense et non dans le jeu sincère (repensez à la dimension réaliste dont nous parlions plus haut !)
– Ne pas cherchez d’excuse si quelque chose ne fonctionne pas ! Soit on a compris et on y va, soit on ne comprend vraiment pas et on s’explique, soit on comprend mais on n’y arrive pas et dans ce cas on prend le temps de faire le travail sur soi nécessaire à la maison ! (…pô sûr d’avoir compris là…)
– MAIS TOUT VA VENIR DE L’ENERGIE, DE LA DETENTE ET DE L’ECOUTE !!! Même épuisé, ça viendra, si vous réussissez à lancer le moteur sur le départ, et il n’y aura qu’à moduler.
– Je me dis que j’aurai dû diviser cet article en 3.
Quelque chose vous parle dans tout ça ?
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