Les voeux 2018 du Petit Comédien : Etre heureux dans mon Art ou/et courir vivre ma vie !

L’an dernier avec Ragnar nous vous souhaitions de pratiquer votre Art du jeu pour vous et par vous. Cette année nous restons dans cette dynamique mais c’est Dick Whitman, aka M. Draper, Don de son prénom, que je choisis pour co-pilote de voeux ! Et comme toujours c’est à moi que je vais souhaiter ces vœux car dans le fond chacun fait ce qu’il … veut !

Je me souhaite donc d’être heureux dans mon Art mais aussi et surtout je me souhaite que mon Art ne remplisse pas ma vie. Je me souhaite qu’il ne prenne pas possession de tout ce qui me constitue, de ce que je suis. C’est à moi de mettre dans mon Art ce que je suis et non à mon Art de s’emparer de moi malgré moi. Qu’entends je par là ? Que pratiquer mon activité de comédien ne doit pas devenir une gageure, celà ne doit pas être subi. Je me souhaite de ne jamais mettre de côté le reste de ma vie pour n’en nourrir qu’une infime partie qui serait celle de ma passion pour le jeu. Cette passion et mon apprentissage du jeu ne peuvent de toute façon progresser que si je me nourris d’expériences extérieures. Une bulle de vie construite uniquement sur cette activité de comédien ne me permettrait justement pas de nourrir mon Art.

De même, je ne veux pas devenir différent à cause de cette activité. Un exemple basique : Lorsqu’on me demande quels sont mes projets, je ne veux pas me trouver honteux de ne pas en avoir, ou de ne pas savoir quoi répondre, ou de devoir modifier l’importance réelle de mes projets. Ce que je me souhaite c’est de m’en tapper de ce que ma réponse procurera chez l’autre (celà n’empêche pas d’en discuter avec les personnes qui me montrent un réel intérêt pour ce que je suis, ce que je fais). Ces projets sont à moi et pour moi. L’important est que ces projets ou non-projets me satisfassent moi. Mais si ces projets ne me satisfont pas, je n’ai pas obligation à mentir. Il n’y aucune gêne à dire que je n’en ai pas ou qu’ils ne me conviennent pas. J’ai aussi le droit de ne pas en parler et simplement répondre : « Tout va bien je suis heureux ! » sans rentrer dans le détail car même sans le moindre projet lié à l’art dramatique, ce qui compte c’est être heureux en fait. Et puis, si ça se trouve tous les soirs dans votre cave vous inventez de nouveaux personnages et ça vous éclate, et ça c’est le plus important. Ne pas essayer de travestir une réalité dont je serais peu fier pour flamber aux yeux des autres, voilà ce que je me souhaite. Etre heureux, avec ou sans le théâtre, voilà ce que je me souhaite. Faire ce que j’aime et ce dont j’ai envie, voilà ce que je me souhaite. Trouver du plaisir dans chacun de mes projets c’est le but.
 
Evidemment, certains doivent accepter des projets qui ne leurs plaisent pas afin de subvenir à leurs besoins. J’ai la chance de ne pas être dans cette situation. Mais si c’était le cas j’essaierais absolument à travers ces projets qui ne m’enchantent pas de trouver une once de plaisir liée à ma passion du jeu. Pas toujours évident je comprends. J’essaierais alors de voir plus loin que ces projets et de travailler sur du plus long terme. Il n’est probablement pas possible de se satisfaire de tous ses projets sur le moment, mais ce qui est possible c’est, à travers des décisions d’aujourd’hui, de tendre vers une volonté qu’à l’avenir tous mes projets me plairont (oui c’est presque spirituel tout ça !).
 
Et enfin, si je sais que c’est impossible, que de toutes façons je n’arriverai pas à être heureux dans cette activité, si je sais que mes projets futurs ne m’épanouiront pas alors je me souhaite de quitter cette activité et d’aller vivre ! Car il y a bien d’autres choses dans la vie qui méritent la peine d’être vécue. S’enfermer dans une bulle liée à l’art dramatique alors que celà ne nous rend pas heureux, c’est une grosse erreur ! Et surtout surtout surtout je me souhaite de ne pas rester enfermé dans une situation insatisfaisante par ego ou par peur de l’échec (j’ai tendance à croire que l’échec n’existe pas, il n’est qu’une interprétation mentale qui peut facilement être transformée).
 
Depuis quelques temps je suis attiré par la philosophie minimaliste qu’en deux mots je m’approprie ainsi : « ne garder QUE les choses qui m’apportent du plaisir réel, concret » (les raisons peuvent être diverses, liées à l’argent ou non, au plaisir des sens, aux souvenirs…peu importe). Et bien j’ai envie d’avoir cette vision minimaliste dans mon activité de comédien : Ne faire que ce qui m’apporte du plaisir (l’argent que ça me rapporte peut être une raison bien sûr). Pour conclure voici une petite histoire qui illustre ma volonté d’aller dans ce sens :
 
Avant de me lancer concrètement dans une activité de comédien je m’étais dit que je ne ferai pas ça pour jouer dans des objets télévisuels considérés par moi et la critique générale comme de « mauvaise qualité ». Celà me collerait une étiquette difficile à gratter par la suite. J’avais en exemple des choses comme Les Vacances de l’Amour.
Dans un second temps, j’ai appris l’humilité et je me suis dis « Si tu es pris dans Les Vacances de l’Amour pourquoi  tu as peur que ça joue négativement sur ta carrière, tu n’as pas de carrière. Détends toi gros. Si tu es pris vas-y et prends le pognon même si ça ne te fait pas rêver ».
Dans un troisième temps, avec l’expérience passant et la passion du jeu montante, je me suis de nouveau dit que je ne devrais jamais accepter ce genre de projet si j’estime qu’ils ne sont pas aligné sur ma propre vision artistique. Je me suis dit qu’il valait mieux rester un an sans jouer que de me fourvoyer dans quelque chose qui ne me parle pas artistiquement.
Enfin, dans un quatrième temps, j’ai passé récemment un casting pour cette série avec pour seul leitmotiv : « Heu mais je m’en branle en fait de mes considérations précédentes. Une seule motivation est importante : Est ce que ça va me faire marrer  ou m’apporter du plaisir ? » Et la réponse est Oui ça me ferait délirer de raconter à mes soeurs si jamais je me retrouvais à jouer avec Hélène Rollès de Hélène et les garçons et de côtoyer des personnages de fictions que je connaissais à 10ans. Et oui, sur le moment du tournage, je sais que de mon côté, quelque soit le résultat final, j’aurais la capacité à trouver de quoi progresser dans mon Art, dans mon approche de la construction d’un personnage, tout ça sans la moindre pression. Et le bonus c’est que je me fous royalement de ce que pourrait penser l’entourage de ce milieu. Ca ne m’empêche pas de créer mes autres projets.
 
Bref, je fais les choses pour moi, parce qu’elles m’amusent et le jour où ça ne sera plus le cas, le jour où je me laisse bouffer par autre chose que mes envies de progresser dans mon Art et mes envies de prendre du plaisir en faisant fi total du regard des autres alors je me souhaite d’arrêter. Le jour où je me sens influencé par le regard des autres, le jour où je me sens devenir jaloux, frustré, le jour où mes volontés réelles se pervertissent au contact d’éléments extérieurs… je me souhaite de savoir prendre conscience de tout le temps que je perds à ne pas être moi-même, à ne pas être heureux pour et par moi-même et de remplacer tous ces moment par des ballades en forêt, des randonnées en montagne, des sorties sur la côte et des excursions dans le cœur de la vraie vie  !
 
Bon 2018 à tous, je vous souhaite d’aimer votre Art et d’aimer vos décisions ! Et même si Don est incapable de l’appliquer je peux vous dire que dans le fond, il est bien d’accord avec moi.
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