Il faut dire ce qui est, avec un seul article publié depuis le 1er mai et aucune nouvelle bande démo découverte pour succéder à celle d’Antoine Millet, on dirait bien qu’il est temps que les vacances arrivent. Alors avant de se revoir en septembre je voulais finir l’année sur un petit billet d’humeur. Celui-ci va être simple et efficace et fait suite à la projection du court-métrage Pas papa de Tamara Vittoz à laquelle j’ai été invité il y a quelques semaines.
Ci-dessous le teaser :
Je ne vais pas particulièrement vous parler de l’histoire, ni faire une critique de ce court-métrage qui était parfaitement réalisé et qui a reçu un accueil très positif (et mérité) des spectateurs. En revanche, et comme souvent, je souhaite mettre en avant le travail réalisé avec les comédiens. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de féliciter Tamara dans l’échange qui a suivi la projection et lui ai posé quelques questions sur le sujet. Sans grande surprise la réponse a été qu’une personne de l’équipe, Laura Perrotte (également metteur en scène dans la vie) était chargée très spécifiquement de la direction d’acteurs et notamment du travail avec les enfants. Il y a eu en particulier une préparation assez poussée en amont du tournage durant laquelle les enfants qui devaient jouer ensemble ont passé une après-midi à se découvrir, à chercher des œufs de Pâques, à échanger,… bref à créer des liens. Un autre travail sur la féminité a été réalisé pour certains rôles d’adultes. Etc…
Il est à noter que Tamara elle-même a une solide formation et expérience de comédienne. A partir de là, il n’est guère surprenant que le jeu de l’ensemble des acteurs, enfants comme adultes, ait été très réussi et par résultante, il n’est guère étonnant que le court-métrage ait également été très réussi. Ce que je souhaite mettre en avant c’est la différence visible qu’il peut y avoir entre un réalisateur qui prendra réellement en compte le jeu de ses comédiens comme un élément à forte valeur ajoutée pour son projet par rapport à celui qui privilégiera la technique ou l’esthétique de l’image en assumant que le jeu ne soit qu’un élément mineur de son projet (via une mauvaise distribution, une direction d’acteur absente, un refus de considérer le jeu comme un poste nécessitant un traitement particulier ou encore en confiant la direction du jeu à une personne n’ayant pas de connaissance/expérience de ce que signifie « jouer »). A certains, ce que j’indique ici semblera évident. Et pourtant, l’expérience sur divers projets (mauvais me direz vous peut être) montre que non il n’est finalement pas si courant de se retrouver sur un tournage pour lequel une véritable vision autour du travail de l’acting et des acteurs a été pensée et mise en oeuvre.
Il va de soi que tout bien faire est l’idéal (et c’est le cas de ce court-métrage) MAIS si il est possible de réaliser un bon film avec un jeu d’acteurs convaincant et peu de moyens techniques, il me semble bien plus compliqué de réussir son oeuvre, même aidé de gros moyens et de vrais talents techniques, si on délaisse l’acting (à moins bien sûr de vouloir assumer un style cinématographique particulier).
Aussi je souhaite remercier tous ces réalisateurs qui, comme Tamara, ont cette conscience de la valeur de l’acting. Tous ces réalisateurs qui savent tirer le meilleur de leurs comédiens ou qui ont l’humilité de déléguer ce travail à une autre personne compétente. Tous ces réalisateurs qui prennent le temps d’échanger un minimum avec leurs comédiens pour avancer ensemble, en confiance, en acceptant la part d’échec liée à certaines prises de risque nécessaires pour arriver à un résultat intense ou sincère ou original ou élégamment sobre ou tout ça à la fois ! Merci à tous ces réalisateurs qui savent choisir leurs comédiens et profiter au mieux de leurs talents/compétences.
Il ne s’agit pas de mettre l’acteur sur une chaise plus autre que les autres bien sûr, je fais plutôt parti des acteurs qui aiment savoir rester à leur place et prône la « discrétion productive », mais il s’agit tout de même, au moins, de nous en donner une de chaise et de savoir placer des personnes compétentes dessus 🙂 !
Au-delà de l’aspect purement lié au jeu, il m’a semblé que beaucoup d’humilité, de passion, d’énergie et de bienveillance ressortaient du travail réalisé par l’ensemble de l’équipe Pas Papa alors j’espère que les promesses entrevues lors de cette projection et les retours positifs reçus par Tamara se concrétiseront en festival et autres.
Bel été à tous, une pause s’impose !!!
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