En spectateur d’un cours « face caméra » : Retours 1/2

Fin novembre, comme à mon habitude, j’ai été assister à un cours de formation de comédiens, un cours « face caméra ». C’est une « sortie » que j’aime beaucoup faire et qui m’apprend toujours énormément, qu’il s’agisse de comédiens débutants ou initiés. J’ai donc été m’enrichir en observant le travail des comédiens et d’un enseignant de l’école L’Entrée des Artistes dirigée par O. Belmondo.
L’idée ici est que je vous ressorte de façon brute toutes les réflexions qui me sont passées par la tête en tant que « spectateur » pendant ce cours. Attention, parfois, ce que je note peut avoir été conseillé par le professeur à ses élèves, mais pas toujours, c’est parfois de simples réflexions que je me suis faites. Je ne tiens nullement à donner une mauvaise transcription du cours de ce professeur. Il ne s’agit que de mes propres prises de note, avec ma propre sensibilité pour mon propre travail.

Ce cours ayant été particulièrement riche, je vais faire cet article en deux parties. Ci-dessous donc la première partie de mes notes, en vrac. Prenez les comme matière brute pour vos propres réflexions à mener :
– Faites ce qu’il faut pour arriver à votre objectif de scène, l’objectif de votre personnage. Que votre partenaire vous en empêche ou non n’est pas votre problème, n’anticipez pas les actions de votre partenaire. Votre problème à vous est de trouver le moyen d’accéder à votre objectif !
– ENERGIE !!!
– Il ne faut pas avoir peur. Si à un moment votre jeu ne trouve pas sa place, il ne faut pas craindre d’être faux et de tout faire « valser » pour chercher et trouver des solutions. Et d’ailleurs n’ayez pas peur de vous faire confiance, quand vous serez bon vous aurez tout le temps d’être humble et timide ! (…ok j’exagère, sans humilité vous avancerez pas non plus, …mais sans n’empêche pas de se faire confiance !)

– Ne pas courir à tout prix après la justesse et l’envie d’être bon. Ce sont les meilleures conditions de départ pour ne pas l’être.
– Ne pas être trop cérébral. Il faut aller beaucoup plus vite. D’autant que la caméra ralentit le jeu. Allez !! Bim bam boum ! On y va !
– Faîtes du sport !  A certains moments, vous progresserez sûrement davantage en tant que comédien à faire du sport qu’à prendre des cours d’arts dramatiques. Allez faire du sport, du vélo, de la danse…
– Ne fuyez pas le cadre, ne sortez pas du champs de la caméra. Malgré votre implication émotionnelle dans la scène, gardez une part de cerveau disponible pour votre placement, pour votre public, pour les techniciens…
– Attention aux grosses sorties d’énergies. Gardez tant que possible l’énergie en vous. A chaque fois qu’une grosse dépense d’énergie corporelle est évacuée (sous une émotion colérique par exemple…), il y a risque que l’énergie sorte du cadre de la caméra en même temps qu’elle sorte du corps.
– Sérieusement, ne vous préoccupez pas des événements négatifs qui se passent autour du plateau ou en dehors de votre travail. Il se passe quelque chose de négatif entre deux personnes autour de vous et hors plateau ? Ne vous en parasitez pas ! Ce n’est pas votre problème. Soyez « égoïste » pour le bien de tous, pour le bien du jeu, du travail et de votre équipe.
– Soyez impertinent et imprévisible dans votre jeu. Soyez coquin, surprenez et séduisez !
– Restez centré ! Dans cet article, je parle du paradoxe concentration/attention lorsque l’on joue, le truc en fait, c’est de rester centré !
– Quand on a été très bon et qu’on a mis plein d’énergie dans son interprétation, attention à ce que, une fois le climax de la scène passé, on ne se sente pas « un peu con » et qu’on ne sorte pas de la scène en se demandant « heu, qu’est ce que je fais maintenant ? ». Celà se voit dans le regard et dans l’attitude. Le comédien est fier d’avoir réussi son « moment » mais derrière n’assure pas le plus simple et ne reste pas centré jusqu’au bout de la scène. Attention, car la scène et le travail ne sont pas finis. C’est un risque qu’au montage, cette scène dans laquelle vous aurez été magnifique soit coupée simplement car vous n’aurez pas été jusqu’au bout de celle-ci.
– Sérieux, comme j’ai été bon là !
– Heu Barack…on avait pas coupé…
– Pourquoi sur ma chaise, en spectateur du travail de ces comédiens, j’avais l’impression que sur scène je pourrai donner 3 fois plus que ce que je voyais ? Je m’imaginais à leur place et toutes les émotions que je désirais claquaient en moi en 2 secondes avec facilité. J’étais comme un fauve à vouloir entrer dans leurs scènes. Et pourtant, je sais qui si il avait été prévu que je monte sur scène cette facilité qu’il me semblait détenir aurait probablement disparue. Pourquoi ? Tout simplement parce que sur ma chaise j’étais extraordinairement DETENDU. A moi de travailler pour être sur scène aussi souple, détendu et à l’écoute que je ne le suis en spectateur sur ma chaise.
Rendez-vous la semaine prochaine pour la suite de ces réflexions en vrac suite à ce cours !
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